Film muet de Fritz Lang
(Allemagne - 1927 - 2h30)
avec Alfred Abel (Joh fredersen), Brigitte Helm (Maria), Rudolph Klein-Rogge (Rottwang)
Critique du film et chronique ciné concert* par
Metropolis, Maria-Robot / Photo MK2 |
Une touche de blanc, une autre de noir ; entre clair et obscur. Une part de théâtre fondue dans un film ; des décors monumentaux qui mettent en place une oeuvre unique... On se laisse convertir au culte expressionniste.
Voici donc Metropolis. Sommet du cinéma allemand qui suivit la Première Guerre Mondiale. Critique de la société mêlée à celle du pouvoir. Mélange extravagant de styles qui choquent et qui provoquent l'angoisse. Constante exagération des sentiments ancrés dans les mythes classiques. Vague de folie qui s'abat sur les personnages. Jeu de doubles, jeu de miroirs et d'ombres, sans lesquels l'expressionnisme allemand n'est pas l'expressionnisme allemand.
Metropolis, Freder Fredersen / Photo MK2 |
Metropolis est un film où l'on peut garder les yeux grands ouverts du début à la fin, un film où le mot "ennui" ne s'imprime jamais en notre esprit. On plonge au plus profond des souterrains d'une ville, des souterrains recelant des mystères et annonçant des orages... Et le récit, à notre époque, nous paraît bien amer...
Car s'annonce en ce film la mise en place inquiétante des régimes totalitaires avec un homme auquel on confie le pouvoir et qui chamboule la vie de la cité.
Massacré, censuré et rejeté dans sa version initiale, le film n'a retrouvé que depuis peu sa version complète de deux heures et demi. celle que nous avons la chance de retrouver aujourd'hui et qui regagne vingt-cinq minutes cruciales de plans incroyables. On se plait à redécouvrir une époque où la caméra était fixe et où les plans contenaient des trésors merveilleux ; il en va de même de la musique de Jacques Cambra, évidemment imprévisible et inédite. Au vu de la durée du film, on ne peut que s'étonner de son choix pour un ciné concert... On ne peut que deviner une création qui poursuivra le film comme une ombre, une création qui déroutera.
Metropolis, Maria : Photo MK2 |
On en ressort du spectacle le mot "merci" aux lèvres
*ciné concert du 6 juillet 2011 au festival international du film de La Rochelle, journées ADRC
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