Film muet de Serguei Eisenstein
(URSS - 1925 - 70')
Scénario : Serguei Eisenstein d'après le récit de Nina Agadjanova-Choutko
Ciné Concert le dimanche 29 janvier à 18h30 dans le cadre de la 5ème édition du Festi-Ciné Meaux (77) Renseignements : Voir l'agenda
Scénario : Serguei Eisenstein d'après le récit de Nina Agadjanova-Choutko
Ciné Concert le dimanche 29 janvier à 18h30 dans le cadre de la 5ème édition du Festi-Ciné Meaux (77) Renseignements : Voir l'agenda
Critique du film par Rouba Salloum
Tout, ici, est symbole...
Le cuirassé sillonne les
eaux agitées qui annoncent le climat tendu du film.
Les ouvriers ne supportent
plus leur condition, ne veulent plus se nourrir de viande avariée et
rongée, cette nourriture qui représente ce peuple en morceau.
En montant face aux
soldats les marches de l'escalier d'Odessa, elle tenait le corps de
son fils dans ses bras ; cette femme dont la douleur transperce
l'écran. Une souffrance sans limites.
Avec des supérieurs
aux sourires sadiques et auto-satisfaits face à la souffrance des
marins qui vont se révolter, le réalisateur représente la
révolution de 1905. Le spectateur est bouleversé par la mythique
scène de l'escalier d'Odessa où la foule accueille le cuirassé
Potemkine avec joie en le ravitaillant. Les riches, pauvres, femmes,
hommes, enfants, adultes et handicapés se mélangent, se soutiennent
et observent ce Cuirassé. Ce moment de bonheur vite anéanti par
l'arrivée inopinée des soldats tsaristes. Tels une rangée
d'automates destructeurs, ils terrorisent la population d'Odessa et
tuent, assassinent. Les plus petits sont touchés aussi bien que les
plus âgés. La descente aux enfers de la poussette déboulant
l'escalier a été vue et revue, reprise dans de nombreux films (Les
Incorruptibles dont le titre original
est The Intouchables de
Brian De Palma, pour n'en citer qu'un).
Les ombres assassines des
soldats viennent repousser le peuple. C'est la vengeance du pouvoir
sur les plus faibles.
Ces évènements
rappellent les conflits de notre monde actuel, ils nous rappellent
des vies brisées à cause d'un pouvoir oppressant.
Eisenstein crée ce film
sur commande et malrgé les quatre mois accordés pour le tournage,
il arrive à bout d'une oeuvre culte.
Le Cuirassé
Potemkine est un incontournable, la
clef de nombreux films qui puisent à cette source d'une richesse
incroyable.
Il éblouit avec
l'Expressionnisme allemand, il émerveille avec le Burlesque...
Jacques Cambra est encore à l'aise avec le cinéma soviétique. Son
accompagnement rend justice à la technique d'Eisenstein et tout
autant à la force de l'oeuvre.
Place au génie
d'Eiseinstein et à l'univers de Cambra.